dimanche 30 juin 2013

Les Îlots du Mont Dore



Eh oui, depuis le temps que j'en parle...

Donc, Les Îlots du Mont Dore, comme leur nom l'indique,
sont des îlots situés au Sud du Mont Dore, dans l'axe "Goumba-passe amédée", dans le Lagon, à proximité de la grande terre.
Il sont au nombre de 5, respectivement nommés du plus proche au plus éloigné:

Îlot Ndé (presqu'île), Île Bailly, Île Charron, îlot Petit Charron et île Porc-épic.

Il est très difficile de trouver des informations géographiques telles que la superficie, le périmètre, les espèces recensées et la géologie des îlots. J'ai hésité à appeler le concervatoire du littoral ainsi que la direction du Territoire, mais c'est un exposé Bonus alors je vais pas me casser la tête pour l'instant, mais finirai par trouver le temps de calculer ces précisions grâce à un logiciel SIG.





La Vue sur les îlots depuis le sentier de crête du sommet du Mont Dore, Vue sensiblement la même que celle du haut de la rue des grives (avec un moins grand angle), ou de la terrasse de la colloc où j'ai habité 4 mois avec Sergio et David (Cf prochain article, nouveau départ en terrain connu")...

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L'îlot Ndé



Alias îlot Charbon (et on en trouve bien !) ou encore "îlot Rat" pour les locaux,
On l’appelle îlot Rat, car quand on l'observe du rivage, Face Est ou Ouest, il ressemble effectivement à un Rat, museau pointu et queue qui s'allonge à marée basse...
C'est une presqu'île accessible à pieds mouillés à marée basse, à hauteur des genoux quand on connait le chemin, à hauteur de ceinture ou de torse en cas contraire...
Il va bon train pendant les grandes marées basses (ayant nottament lieu aux equinoxes, donc récemment...) de ramasser les "palourdes" (une grosse coque), Crabes, Trocas et "araignées" alias 5 doigts, en pêchant à Pied. Les "palourdes" se mangent en salade ou "caviar de palourdes" en les broyant au mixeur (pas les coquilles!), J'ai goûté, c'est pas trop mon délire...
J'ai goûté à tout ce que je pouvais, même une conque ramassée à tort par Sergio...
Le meilleur que j'aie goûté sont les 5 doigts, ça a d'après moi un goût entre le poisson et le poulet plutôt qu'un coquillage... Les Trocas c'est pareil mais en moins goûtu. J'ai pas encore goûté les "sauteurs"...





Troca Portion réglementaire
L'îlot Ndé a une géologie fort particulière, puisque des grès et mudstones légèrement métamorphisés sont pris en sandwich entre de la péridotite fracturée et de l'obsidienne, voir basalte vitrifié.

Dans ce mudstone pluricolor, des filons de charbon; de la lignite précisément... Fins filons, mais visibles. Cette disposition particulière me laisse à penser de grandes théories quand au devenir du cône de subduction pris en Sandwich lors de l'Obduction qui a formé le grand sud calédonien...



J'ai quand même trouvé un sacré bloc sur la plage, sans savoir d'où il venait, et aussi un bout d'os de baleine !


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L'îlot Bailly


C'est l'îlot le plus étendu des 5, j'ai estimé son périmètre à 4km,
Comme vous avez pu l'observer sur la Carte affichée plus haut, Bailly est une réserve Faunistique, Floristique et aquatique, faisant partie des "Réserves Naturelles accessibles au Public mais réglementées" c'est donc jusqu'aux limites de cette zone que je vais parfois jeter ma ligne. J'ai mis qu'une fois le pied dessus... pour pisser entre deux parties de pêche...
Je passe souvent le long du rivage Sud pour aller pêcher à Charron, un Balbuzard pêcheur niche sur un caillou, il me salue et m'accompagne très souvent.

Il est intéressant de noter qu'a contrario d’être protégé, c'est aussi l'îlot le plus visité des 5.
En effet, il est facile à accoster, il y a des coins faciles d'accès et toute somme très plaisants pour un Pique-nique, on peut admirer la faune en toute quiétude. Si on est vernis, on peut même croiser des Dugongs, des tortues, des bancs de bonites, etc.. (je vous cite ce que j'ai vu...)

De nombreuses photos sur le site de ce Sébastien:  Bailly-tikiwaka
Vous remarquerez qu'on peut aussi trouver des informations éronnées facilement: https://sites.google.com/site/ilotsdecaledonie/ilot-porc-epic/ilot-bailly

L'îlot Bailly, porte également le nom de mon responsable de Master,
ce qui me renvoie à la pensée de la rédaction de mon rapport de stage à chaque fois que je l'entrevois...
Vue sur Goumba depuis la langue de Bailly


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Les îlots Charron et Petit Charron


Charron est le plus haut des 5, il fait au moins 43 mètres, mais j'ai pas pu trouver sa véritable taille, va falloir user du Thalès...
Petiot Charron relève plus d'une caillasse affleurante avec trois arbres qui poussent dessus que d'un îlot, mais c'en est quand même un au sens strict du terme.




Charron avec petit Charron devant, zoomé depuis Porc-épic
Charron Face Ouest

Boah j'ai pas encore mis le pied sur charron, mais il semble que des tables de pic-nic soient installées. Le long de la face Sud et Est, j'y prends des loches, ou des calamars, le soir...

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Îlot Porc-épic

Porc-épic face Nord
Certainement le plus emblématique des 5,
Porc-épic comporte la particularité d’être d'une relative rondeur sur sa face Nord, et d'avoir quelques pins colonaires subsistant désespérément sur sa face Sud, ce qui lui vaut ce nom bien choisi. Il est aussi muni d'un phare, et à l'instar de Bailly, est également beaucoup visité.
De meilleures photos sur:
http://tikiwaka.photoshelter.com/search?I_DSC=porc%20%C3%A9pic&_ACT=search&I_DSC_AND=t

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La Baie de Moué, alias Golfe de Plum



[Article en Construction]






mardi 18 juin 2013

Trois Hommes sur un Bateau


Ce weekend  j’ai été invité à la pêche au Gros par Fabien sur le bateau de son copain /voisin qu’on appellera C. On a passé tout le weekend sur le bateau.
Au programme, navigation, découverte de la magnificence du lagon, pêche à la traine, à la Ligne selon toutes les techniques possibles, et en plongée au fusil harpon.

RDV samedi matin à 7h du mat’, le temps est couvert et pas très réjouissant, nous sommes équipés comme des pros. J’avais été désigné pour acheter l’essentiel de la bouffe et bières pour ces deux jours, en contrepartie de ne pas raquer pour les quelques 160 litres d’essence consommés. Le bateau de C est un King Fish de la marque Ramco, 7m20, moteur de 200 chevaux.
C. est un bon businessman qui a possédé une boite de nuit avant son resto et est aussi le seul Label imprimeur/graveur de CD des artistes musiciens de l’île : Tikky Production. (Tiki étant un terme désignant le dieu anthropomorphe tahitien, un peu leur Gaïa ou Mowaï à eux…)
Il a donc quelques moyens et possède deux 4X4 à faire envier un américain moyen, un bateau coque de noix comme Fabien, et un plus sérieux…


Exemples de Tikis

 


Nous partons de l’embarcadère de Vallon Dore vers 8h, direction la passe du phare Amédée pour sortir du lagon et trainer le long de la barrière de corail direction Sud, pour tenter de prendre à la traine, un Wahou (grand thazard du large pouvant mesurer 2 mètres), un Mahi-mahi alias Dorade Coryphène, ou un Thon jaune, à la traine.











Il est à noter qu’à l’intérieur du lagon, la profondeur maximale est aux alentours de 70 mètres (d’après l’echo-sondar), la barrière de corail affleure à la surface, et le tombant juste derrière la barrière passe de 0,5 à 500m de profondeur puis rapidement à 1200m...




Ce qui n’empêche pas les surfeurs téméraires d’attendre les vagues qui se gonflent au choc du récif, au-dessus de cet abysse mystérieux, pour surfer au-dessus du récif au risque de finir déchiquetés par les coraux quand ils se vautrent, ou quand ils ne servent pas d’apéritif aux requins !
L’eau est tricolore à cet endroit : Blue Lagoon à l’intérieur, marron/multicolore (grâce aux coraux)au niveau du récif, et Bleu marine foncé dès qu’on passe au large (les fameux 500mètres de fond…)


On aperçoit les minéraliers qui empruntent le chenal vers la baie de Prony (qui y chargeront le fort convoité minerai de Goro), reconnaissables à leurs trois grues, semblables aux cheminées des anciens paquebots...


Blue lagoon...

Nous trainerons pendant 5 heures sans une touche (en changeant de leurres toutes les heures environ puis en pique-niquant en même temps), le temps d’arriver à leur passe fétiche, au sud de l’île des pins, pour pêcher au Popper et au Teaser (faux calamar en couenne de porc) sur les hauts fonds, ce qui ne s’avèrera pour l’instant pas plus prolifique.

On change de coin et nous positionnons à la dérive au-dessus d’une fosse de 60m, pour une session de Jigging : On laisse tomber une cuillère ondulante bien lourde au fond ou une « mitraillette », ce que les Bretons appellent « la palangrotte ». Je sors les premiers poissons ; deux loches Grisettes d’environ 1 Kg (ouf je commençais à m’inquiéter qu’ils ne pensent que je portais la poisse…) suivi par C qui enchaine les bossus de toutes espèces à la mitraillette. On se refait un coup Hauts fonds où nous loupons Carangues et Thazards à plusieurs reprises, puis Fabien sors un petit barracuda appelé ici Bécune (tant qu’ils n’ont pas de rayures) qui servira d’appâts pour le soir.
Eh oui Fabien, le fameux « seul collègue qui affirme que la gratte n’existe plus en Nouvelle-Calédonie » et qu’on peut manger les barracudas sans être inquiété, l’a choppée la semaine dernière…

Loche Grisette
La nuit tombant à 17h30, nous nous positionnons au mouillage à l’abri du vent derrière un îlot, puisque nous pêchons en ciré, trempés depuis 14h30…

De là, on pêche au Boat-casting (en opposition au « surf-casting ») pendant que C prépare une super salade de poisson avec les loches de cet aprèm. Des bossus, des loches, des becs de canne, je fais même un doublé : une loche sur chaque hameçon !! Puis la nuit noire tombe, les gros poiscailles viennent chasser près de l’Îlot, on aura une douzaine de gros départs ce soir-là, tous ferrés, et tous ont cassé la ligne qui est quand même une tresse de 40 Kilos… j'étais dans un rare état d'éxcitation..!

Cela ne veut pas dire que les poissons faisaient 40kg ou plus, n’importe quel initié en physique comprend le principe de réciprocité des forces, aussi appelé dans ce cas-là « principe de l’écartèlement » : si un poisson de 8-10 Kilo exerce une force de 25 Kg de son côté (oui oui c’est très possible !! spécialement ici !), et que le pêcheur tire d’une force de 15 kg de l’autre côté, on atteint la limite de résistance de la ligne et elle pète. Le bas de ligne était en nylon d’une résistance de 60Kg, de façon à ce qu’elle soit coupée (nylon) si c’est un Shark qui mord. 2 des douze départs étaient des requins… On le sait car ils coupent le bas de ligne avant que la tresse ne pète.

La couchette intérieure est suffisamment grande pour dormir à trois, cependant il a plu un tel déluge pendant la nuit que l’écoutille du pont s’est mise à fuir, et qui était en dessous d’après vous ?? Oui c’est moi !

Lendemain, réveil avec le soleil, C. est en train de lever des filets de bossus pour les faire frire pour le petit dej avec le reste de riz parfumé d’hier soir. Fabien qui ne peut pas manger de poisson se contente de fromage saucisson. Nous avons droit à un rayon de soleil. Nous pêchouillons doucement jusqu’à 9 heures aux alentours, Nous croyons repérer une chasse, en approchant, nous nous rendons compte qu’il s’agit d’un groupe de dauphins qui se baladent en surface et font mumuse, on les laisse nager autour du bateau et leurs balançons quelques bouts de poissons qu’ils boudent royalement, avant de repérer un amas de « patates » où nous décidons de plonger pour chasser. J’y ai vu une Tortue grosse tête (les plus grosses et les plus rares) avec laquelle j’ai nagé (sans la toucher, on n’est pas dans flipper le dauphin non plus !). Je pique une saupe grise et une énorme morguâte pendant que Fabien et C piquent des Saupes, Carangues et Dawas à la pelle. Je ne reste qu’une heure dans l’eau, fatigué de guetter les 2 requins pointe blanche d’environ 1m50 qui nous collent au cul depuis que j’ai piqué mon premier poisson. Fabien leur fout des coups de crosse de fusil-harpon quand ils s’approchent trop près de lui…
Fabien, ready to Snork

C en plein combat

On relève l’Ancre vers midi et demi, déjeunons à la dérive, les lignes dans l’eau, avant de prendre le chemin du retour par l’intérieur du lagon, en guettant les chasses révélées par les amas d’oiseaux.
On en trouve une sur notre chemin : premier lancer, Boum ! je fère une carangue qui pète ma tresse (de 25Kg la mienne), lancer de Fabien, Baoum, il remonte une carangue qui a mon leurre en bouche… Ce phénomène prouve l’agressivité de ce prédateur lorsqu’il est en action de chasse, normalement, la mémoire sélective des poissons veut que quand il a été piqué une fois, il ne s’y fait plus reprendre jusqu’à ce que la douleur du piercing se dissipe ; pas les carangues visiblement…

On ne s’attarde pas, la glacière est bien remplie et on doit rentrer rincer le bateau et tout le matos avant la tombée de la Nuit. C’est moi qui pilote, plein gaz, sur le trajet du retour. Je prends aussi le temps de prendre quelques (médiocres) photos des ïlots du Mont Dore, auxquels je veux consacrer un article depuis quelques semaines déjà !


Capt'ain Loulou aux commandes


Carangue goutte d'or...

Après rinçage, rangeage et nettoyage du Matos, je rentre m’écrouler à la maison pour réentammer une bonne semaine avec quelques diner dans le congel.

Pour les copains qui me reprocheraient de prélever quelques produits de ma pêche, il faut tenir compte de plusieurs facteurs:

- Tout d'abord, il faut savoir que 92% de la biomasse pêchée sur terre est issue de la pêche industrielle, qui ne garde pour le commerce que 50% de ses prises, les autres étant jugées trop petites (et meurent dans le chalut ou la récolte), ou sont des espèces "pas à la mode" dédaignées des consommateurs vouées au gâchis.
- Je ne prélève aucune espèce menacée.
- Je prélève uniquement les poissons qui m’intéressent et relâche par conséquent 40% de mes prises. (Seulement ? eh oui quand on sait où chercher et comment, on tape juste !)
- Étant passionné de pêche depuis tout petit, j'aime les poissons, les respecte, et serai très emmerdé de leur disparition. Pis c'est pas sans convictions que j'ai bossé au CRI l'année dernière...
- Il est préférable de prélever des individus de petite et moyenne taille, les plus gros étants les plus gros reproducteurs.

- La triste éthique des locaux, de n'importe quelle origine qu'ils soient, est de garder toutes leurs prises comestibles, (voir les non comestibles pour en faire de l'appât, qu'ils nomment d'ailleurs à tort "amorce"...) et ils te répondront toujours avec un argument de philosophie de comptoir malheureusement imbattable: "Si c'est pas toi qui le prends ce sera un autre...).
Par chance, la pêche industrielle est peu présente en Calédonie et il existe des quotas de 10Kg/personne, fortement réprimandés, bien que peu respectés et surveillés...
http://aepnc.weebly.com/reacuteglementations-pecircche.html


 Bref, c’était un bon week end, bien qu’il fût un peu mouillé.

 


à bientôt !

dimanche 2 juin 2013

Vie Chère, Magouilles et Embargo.



  Bonjour à tous !



La vie file vitesse grand V, ce qui ne m’empêche pas de penser à certains d’entre vous.
Au moins une fois par jour, mes pensées sont tournées vers mon pays natal, ma famille et mes amis.

Sergio est rentré le 10 Mai avec des galettes Bretonnes et des Turluttes plein les poches !
En effet, les bancs d’anchois et les prédateurs qui les accompagnent ne sont restés que 4 jours dans le golf de Plum, et c’est maintenant la saison des Morgâtes (mot breton désignant les sèches) et des Calamars, que l’on pêche avec une fausse crevette nommée… Turlutte !


 

                          Il avait aussi une grosse envie de manger du poisson Perroquet...

Lundi dernier se terminait la grève générale contre la vie chère qui avait duré 2 semaines.
L’Intersyndicale Calédonienne avait organisé ce coup de gueule, qui a lieu tous les 5 ans à peu près.
Les Citoyens calédoniens (nés Ici et résidents avants les évènements de 1988) ont bien raison, car c’est un véritable scandale, comme vous aviez pu le constater dans mon précédent « route, flics et portefeuille », pour ceux qui ont lu les extraits des articles…

Quelques exemples pour Illustrer mes propos :

- La Calédonie est reconnue pour la quantité et la qualité de son élevage bovin extensif. Cependant, dans la province sud, la viande proposée en étalage est essentiellement néo-Zélandaise, et lorsque l’on trouve de la viande calédonienne, elle est au même prix que la néo-zélandaise, avec une moyenne de 3500 FCP le Kilo… (Sergio vas souvent dans le Nord pour son boulot, et grâce à lui on touche le kilo de bavette ou côte de bœuf acheté en coopérative à 1500FCP…)

- Le Kilo de Salade ou de Poivron à 830FCP en grande surface,  (soit environ 250% du prix en métropole…) ou encore l'équivalent de 2€20 pour 1 yahourt !
Je ne parle que de produits alimentaires puisque là réside le clou du spectacle, mais sachez que les appareils électroménagers et Hi-Tech sont également taxés avec enthousiasme.

Comment ça se passe ; Lobbys, mainmise, magouilles, coups bas et sabotages …

L’OCEF est un des organismes qui régule les prix ; http://www.ocef.nc/
Or c’est également un EPIC (établissement public industriel et commercial), sous tutelle du gouvernement.

Bizarrement, L’économie de la nouvelle Calédonie, au niveau de l’import/export, est contrôlé implicitement par une douzaine de familles plus ou moins locales, dont les plus connus sont : Les Vecten, Ballande, Lafleur, Martin, et Lavoix (le suprème Boss de la SIEM, entre autres…)

Voir « les 50 qui font bouger la Calédonie »:
http://www.lexpress.fr/informations/vie-economique_642326.html

Info Ballande :
(cherchez le reste vous-même si vous êtes intéressés, en tapant « corruption calédonie » sur Google par exemple..)
http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_6/b_fdi_39-40/38677.pdf

http://www.latribune.fr/dossiers-la-tribune/la-tribune-de-l-ete/20110720trib000637769/les-ballande-entre-bordelais-et-vents-du-large.html?folder=636857

Bref, et bizarrement certains membres de ces familles, ou proches (genre beau frère, oncle, gendre & co, parfois pour changer le nom) sont également implantés dans le gouvernement. Pratique pour pondre des lois de dernière minute, accommodantes :

Exemples :
Harold Martin, Président du gouvernement, Maire de Païta, ancien Commissaire du gouvernement en charge de l’élevage et de l’agriculture, (et par conséquent Tuteur de l'OCEF); Grand ami de Jacques Lafleur, se fait construire une méga Villa sur un terrain qu’il a acheté une broutille car « Non constructible » à l’époque.
Le Bateau Lafleur:
Ce bon M. Lafleur avait eu la bonne idée d'acheter un spacieux bateau d'une valeur de plusieurs dizaines de plaques (ou briques, selon votre expression pour désigner un million de francs).
Or il existe une loi concernant la "nouméatisation" des bateaux importés, qui sont taxés entre 5 et 10% du prix. M. Lafleur a tout bonnement fait suspendre la loi pendant 2 heures en pleine nuit lorsque que son bateau est arrivé...

« Les activités économiques de la famille Lafleur ont été initiées par les deux fils du pionnier, Maurice et Henri Lafleur, qui se lancent dans les années 1920 dans la prospection d'abord forestière puis minière, devenant rapidement propriétaires de nombreuses concessions de nickel et de chrome, mais aussi dans la production de viande, de lait et l'immobilier. »
voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Lafleur

http://www.cagou.com/blog/100-nouvelle-caledonie/harold-martin-inquiete
http://nouvellecaledonie.la1ere.fr/2012/11/22/chasse-judiciaire-pour-philippe-gomes-et-harold-martin-3818.html

L’hydravion : Il y a une vingtaine d’année, un zoreille avait eu la super idée de monter un Business d’hydravion pour assurer le transit entre la grande terre et les îles. Il fait son Business plan, demande les autorisations, tout est OK ; Il fait venir les hydravions.
Seul hic, Ceux qui possèdent la compagnie de transport maritime entre la grande terre et les îles, ne le voient pas de cet œil-là. Une Loi tombe à l’improviste, sous des prétexte de réglementation aérienne et de protection du lagon.
Interdit les hydravions. Le mec a fait faillite, laissé les hydravions sur place, et rentré en France à poil.

Alors, je sais pas ce que vous en pensez, mais moi j’appelle clairement ça du: TRAFIQUE D’INFLUENCES !

Et c’est comme ça pour tout !
Impossible d’entreprendre quoi que ce soit dans ce Pays sans avoir les Gugusses qui dirigent dans la poche ou au cul… (Tu me diras, ça change pas beaucoup de la France..).
à Chaque fois que j’ai une idée d'amélioration sociétale, de coups, business ou association à monter – car il y a vraiment beaucoup à faire et beaucoup à construire ici – et que j’en parle aux collocs, ils me disent :

« Nan mais ça ne marchera pas, t’auras jamais les autorisations, y'en a qu'on essayé déjà qu'est-ce tu crois etc etc »
et le Mantra de Sergio : «  T’es en Calédonie ici, il faut réfléchir autrement, à chaque fois que tu veux faire quelque chose, renseigne toi d’abord sur qui tient les ficelles, qui ça va emmerder et à qui tu vas faire de l’ombre … »

Donc, pour en revenir à la vie chère : Les produits importés sont choisis minutieusement selon la volonté de ceux qui ont la main mise sur le marché. Ils choisissent les produits produits qu'ILS veulent distribuer, et pour tous les autres, c’est Embargo par le surtaxage !

C’est ainsi que le Nutella (par exemple) était introuvable pendant des années en Calédonie ; au profit d’une autre pâte à tartiner fabriquée localement. Maintenant, c’est mieux ; le Nutella est Surtaxé (m’enfou j’en bouffe plus, c’est plein de phtalates cette merde !)

Nutella vendu / fabriqué en France :............................3,9 € le kilo

Nutella vendu / fabriqué en Australie : ........................7,82 € le kilo
Nutella vendu en N-Calédonie / fabriqué en France :....25 € le kilo
http://surlestracesdecook.blogspot.com/2011/04/le-nutella-de-paques.html

Evidemment, il est extrêmement dur de réunir toutes les informations qui pourrait prouver tout ce que j’avance ou insinue car elles sont assez rares, régulées, et effacées après la période de publication légale…
D’après les droits de l’Homme et la liberté d’expression, Je ne pense pas qu’il soit dangereux de dénoncer ces phénomènes.

Donc, revenons à nos moutons :
Les calédoniens (et tout ceux qui en ont marre de raquer pour bouffer de la merde) se rebiffent en montant une grève générale (comme en France, seule une partie des travailleurs s’est mobilisé...) et chose étonnante, l’USTKE, Union solidaire des travailleurs Kanaks et étrangers ; les « anti-Blancs » dixit certains de mes collègues, visiblement plus clairvoyante qu’un syndicat quelconque, était contre la grève car d’après eux, même l’Intersyndicale est gangrénée par la corruption et le trafic d’influence, voyez plutôt :





Grève générale, puis coup de gueule par barrages de routes, « repérables à leurs panaches de fumée Noire » dixit le Journal ‘les nouvelles calédoniennes’…
(les mecs font brûler des pneus sur la route, et celui qui proteste, c’est sa bagnole qui y passe…)
Ils ont même Bloqué le port industriel pendant 2 ou 3 jours, aucun bateau-porte container ou autres, n’a pu bouger.
                                    
Barrage de Wahilou.
On dirai pas comme ça,
mais y'a 30 mecs bien chauds,
en train de manger des brochettes
en descendant des bières,
derrière le camion sous l'arbre...
C’était Paradoxalement drôle, car qui dit blocage du port, dit Embargo sur toutes marchandises, ainsi pendant une grève contre la vie chère, J’ai pu voir l’ensemble de la communauté du Mont-Dore se ruer au supermarché pour remplir son congélo, acheter des kilos de riz, des cartouches de clopes, et des galons d’essences par douzaines…
Pendant le Blocage du port, qui a commencé un Jeudi, il était impossible de trouver un litre de carburant à acheter, à Partir du Samedi matin, dans tout le grand Nouméa.

Après 20h de négociations en 48 heures->le week end dernier
(ouhla ils se sont vraiment donné à max !),
Un accord a été signé entre l’Intersyndicale et le gouvernement pour lever la grève contre la vie Chère.

Une Solution Bidon :


La solution ?
Une gelée des prix jusqu’en 2014, ce qui signifie pas d’augmentation, mais pas de diminution des prix non plus.
La baisse immédiate de 30% du prix de 200 produits alimentaires de base, et de 200 produits non alimentaires… 

Petit cours de math :
Prix Initial = environ 150% du prix français, (en moyenne d’après moi).
Prix Final = Prix Initial – 30% du PI.
PF= 150-(0.3*150) = 150-45 = Toujours plus cher que le vrai prix…

Moralité 1: le kilo de salade ou poivrons est passé grosso merdo de 7€ à 5€ (590FCP), Super !! Ça change vraiment toute la donne !!! (Kilo de salade à 200 FCP en Tribu dans le Nord…)
Moralité 2 : les calédoniens se sont bien fait entuber et continuent à raquer.
Moralité 3 : L’USTKE avait peut-être raison…
Moralité 4 : La grève contre la vie chère pour que tout le monde se rue dans les supermarchés faire ses provisions ? Non, Merci !

Stage :

Au niveau du stage, c’est pas bien palpitant, voilà un mois et demi que j’attends la réponse de la mairie concernant les demandes de travaux pour les captages sur lesquels je travaille. D’Ici là, on essaie de m’occuper comme on peut : reprise et fignolage du travail d’une autre stagiaire, Vider et ranger l’échantillothèque (4000 bouteilles à vider et autant à trier), vérification du bon fonctionnement du réseau interne d’évacuation des eaux de pluie et de process, débroussaillage, livraison d’échantillons à d’autres labos, jeudi dernier j’ai même passé la journée à prospecter et choisir des cadeaux pour les fournisseurs chinois en visite chez nous… (Une bouteille de cognac et deux Totems kanaks sculptés dans des carottes de forage en Serpentine et de Chrysoprase ont fait l’affaire).

Voici ma liste des tâches et son avancement:
Plutôt réjouissant quand on sait que j’en suis à la moitié du stage…

Pêche :

Je ne suis pas retourné à la pêche depuis 10 jours (le soir du blocage du port), trop de mer, mauvais temps, et flemmagite (le Kayak commence à me poncer le dos sévèrement).
Je devais aller à la pêche au gros hier matin (thon jaune, Thazard, et dorade coryphène) avec Fabien mais il a choppé la dengue… partie remise à dans 2 semaines !

 
Saupe Grise, aussi appelé Wiwa et Nanue, prise à la seine.
Poisson coutumièrement réservé au chef dans certaines tribus;
un des meilleurs poissons du Lagon.
Dernière partie de pêche avec Fabien, y'a 10 jours,

Ce soir là j'ai pris 3 Barracudas, 2 de 60cm au lancer, et un de 90 à la traine, qui s'est pas beaucoup battu. Fabien disait que c'était trop banal pour le prendre en photo, et j'étais assez déçu du combat trop mou, mais c'était la première fois que j'en prenais, ils ont de sacrés dents!
J'ai gardé le gros, Fabien les bouffe aussi mais Olivier m'a cassé les couilles en disant que c'était gratteux, donc Sergio et David voulaient rien savoir.
Je l'ai emmené le lendemain au Barbecue-enterrement de vie de garçon d'un collègue.J'arrive à 19h, ils sont 4 et ont bien entamé l'apéro (4 bouteilles de Johnny W et passent maintenant au whisky hardcore de dernière gamme), d'autres collègues, dont un qui fête ses 50ans, nous rejoigneront au fil de la soirée. J'avais ramené la guitare et on a échangé des chansons pendant 2heures avant que je ne m'étale dans la pelouse du jardin, pile au moment ou le barbecue est cuit, grâce à leur saloperie de whisky ignoble, et me suis réveillé 3 heures plus tard pour rentrer chez moi, Bref, j'ai pas encore goûté le barracuda...

Le bec du Perroquet
La parole aux Locaux :

« T’ention c’est le far west Ici ! » JM le deuxième jour après mon arrivée, encore d'actualité !

«  Les femmes, je les aime autant que je les crains. » David, Philosophe d’entre deux bières,


«  Celui qui croit en dieu, croit en ce système, alors que celui qui croit en Pachamama (notre mère la terre), Dieu croit en lui. » W, le voisin breton-kanak-vanuatans.

« Darne » ; mot féminin désignant une tranche verticale de poisson, seul mot breton admis dans le dictionnaire français (d’après Sergio) ;

« Lébon ? » mot signifiant « ça va et salut » en même temps.

« à T’aleur » signifie "à bientôt, à plus". Attention, la notion du temps chez les kanaks est particulière, et un « à T’aleur » de leur part peut autant signifier : « à tout à l’heure » que « à bientôt » que « à demain » ou « à dans 10 ans » !

De même; si un ami local vous donne un rendez vous, rappellez le avant pour ètre sûr qu'il sera à l'heure; sinon, si le rendez vous est à 7h30, pointez vous à 8h20 pour avoir 10 minutes d'avance...

Les kanaks ont une oreille très développée, ils n’ont donc pas besoin de parler fort (en plus de leur timidité qui est un fait ethnologique avéré) Il est donc courant que je doive me rapprocher à moins d’un mètre de mon locuteur, spécialement au Nakamal.

Étant dotés d’une excellente oreille, ils font également d’incroyables bruiteurs et siffleurs : Le sifflement n’est pas seulement un moyen d’appeler quelqu’un, il est aussi un mode de communication, selon le sifflement, on peut comprendre : « coucou, salut, je t’ai vu », « viens voir », « qu’est tu fous là c’est chez moi ici ! » etc etc !
J’ai oublié de mentionner qu’aux précédents concerts, j’avais été impressionné par leurs qualités sonoristiques, un Mec derrière moi imitait même le cri du Cagou ainsi qu’une alarme de Bagnole à la perfection, pour manifester son enthousiasme !!

Quelques belles découvertes en débroussaillant autour de l'usine...

Porchatnight
Mairie du Mont Dore à Boulari.